Grande traversée des Alpes à skis
BRENNER, GSCHNITZTAL, début STUBBAI (OTZTAL devant nous)
Participants : Jérôme, Jean-Lou
Dénivelé + 1200m, cumulé 33110m
Dénivelé – 0m, cumulé 31958m
Km carte 14, cumulé 429km
Timing 7h, cumulé 213h
Temps : beau, puis ça se gâte en fin d’après midi: vent, neige
Conditions: longue remontée de vallon, puis passage difficile sur amphithéâtre du Nöckl, arrivée sur plateau du SIMMINSEE, longue montée jusqu’au refuge BREMMER HUTTE qu’il faudra déneiger et remettre en état de marche (accès sous neige, tuyau poêle HS) durée 7h au lieu de 4h prévues, étape PENIBLE
PDJ 6h30, Herr KLOTZ nous emmène très gentiment à GNSCHITZAL , on gagne 10 bons km ! Temps magnifique, froid -15°, remontée style lapon jusqu’à LAPONESALM (1472m) puis on suit le vallon jusqu’au fond.
Il y a un monte charge qui nous montre le chemin pour prendre pied sur le plateau supérieur de SIMMINSEE, mais point de passage évident.
Nos points de vue divergent nettement, je suis pour contourner par la droite ou ça passe à mon avis sans déchausser, Jérôme est pour suivre l’itinéraire « MINELLI » qualifié de « délicat »qui passe sous les barres d’un gros verrou rocheux le Nöckl. Les pentes me paraissent très exposées ..
Finalement on suit la voie MINELLI en montant à peaux sous le verrou, c’est de moins en moins engageant. Je ne suis pas d’accord pour ce passage et propose de redescendre pour suivre ma voie, la neige n’a AUCUNE cohésion et la chute est interdite, il n’y a pratiquement pas de points d’ancrage. Jérôme refuse de redescendre.
On y va donc. Jérôme me propose de passer en tête pour pouvoir décider le demi tour si trop craignos, je préfère. Équipement, encordement, je monte dans une espèce de semoule ou rien ne tient, relais sur de vagues branches, je mets 30′ pour faire une longueur de corde, ça caille, Jérôme est frigorifié. Finalement relais sur une branche (!) Je fais monter Jérôme qui fait la 2éme longueur en tête. Puis encore 2 longueurs à skis, encore encordés, et on sort enfin du merdier.
Au dessus gros brassage pour prendre pied sur le lac, puis longue montée sur une croupe à gauche.
Le vent s’est levé et il commence à neiger, Jérôme est loin devant. j’arrive au refuge vers 16 et là nos efforts ne sont pas finis.
L’entrée est bouchée par de la neige sur 2m de haut et le toit et la cheminée sont enfouis sous la neige.
Déneigement à 2, puis découverte du refuge. Superbe, 12 couchages, poêle, bois, matos cuisine, quelques vivres, couvertures en abondance.
Pendant que Jérôme fait la corvée de neige, j’allume le poêle et là mauvaise surprise aucun tirage, refuge envahi par une épaisse fumée en 2′, nous obligeant à sortir. Je monte sur le toit pour repérer la cheminée et la déneiger, pensant que ça va résoudre le problème. Il n’en est rien, toujours autant de fumée. Je démonte alors le tuyau du poêle qui est obstrué sur 2m par de la neige (c’est dire la violence des tempêtes et du vent) Après désobstruction, enfin tirage correct on peut se réchauffer (ça caille +++) et faire comme d’hab soupe, thé, plats. ça nous fait du bien car on était fatigués tous les 2.
J’essaie de donner des nouvelles à Margot par le téléphone, en position satellite mais ça ne passe pas. Bonne nuit, on est juste intrigués par le bruit du monte charge, comme si quelqu’un montait, mais personne et on aura ce bruit toute la nuit sans explication.