Grande traversée des Alpes à skis
Val GRIES, val del CORNO
Participants : Christian, Jean-Lou
Dénivelé +900m, cumulé 54280m
dénivelé -700m, cumulé 51334m
Km carte 10, cumulé 728km
Timing 9h, cumulé 332h
Conditions : étape très dure, jour blanc, tempête, plaques, risque 5, itinéraire pas facile
Réveil 7h, départ 8h. il neige et la visibilité est très mauvaise. Jutta est inquiète et nous demande l’appeler dés qu’on sera arrivés à Césare MORES.
Montée en suivant le vallon Val GRIES jusqu’au PASSO des CORNO (2485m) puis GRIESPASS (2479m). Ce passage sera difficile car on traverse à flanc une pente exposée très chargée, et on y voit de moins en moins. la vue d’une éolienne qui apparait de façon fugitive dans le brouillard ajoute une note surréaliste. Vu les risques, précautions habituelles. traversée espacée, en se protégeant avec les ancrages naturels chaque fois que possible, toutes les couches sont mises. On alterne la tête avec Christian. Finalement on arrive au col sans catastrophe.
Au col ça s’aggrave encore, le vent forcît et nous couche par terre. Il n’est pas envisageable de revenir pour refaire le passage qu’on vient de traverser. décision commune de continuer. Lors du chaussage des skis, Christian déséquilibré perd un de ses skis qui plonge dans la pente. J’ai juste le temps de faire un plongeon et je l’attrape au passage par le talon, OUF !!!!!!!
Descente SUD par le Val MORESCO très prudente sous les rafales et avec une visibilité limitée. Je fais partir (volontairement) une plaque avec mes skis, ce qui libère une grande pente qui nous permet de descendre jusque vers un replat. la navigation se fait au GPS, heureusement que je dispose des fonds de carte et des routes, merci Jérôme.
Après une descente qui nous mène trop bas, obligation de remonter jusqu’à un replat (bergeries de BATELMATT 2112m) puis montée là encore exposée vers Piano del CAMOCZI, vers 2400m environ. On distingue au loin la gare du téléphérique qui dessert le barrage de SABBIONE, mais il est illusoire de penser y trouver un abri. On fait une halte au petit refuge d’hiver Citta Di BUSTO (2482m) déneigement de l’entrée enfouie sous la neige, le refuge d’hiver est minuscule, 4 couchages, pas de poêle, c’est glacial. Après s’être restaurés, départ toujours sous la tempête, il faut suivre une vague crête, qui plonge à gauche sur la vallée de Sabbione en dessous du barrage. Le GPS est précieux dans ces conditions, finalement on arrive en vue du barrage, mais il reste encore la descente. Le risque est maximum, 5 et il n’est pas question de descendre pleine pente. pente à 40°. On va donc suivre les rochers qui sont traversés par le sentier d’été et descendre très prudemment de rocher en rocher jusqu’à arriver sous le barrage.
Dernière remontée sous le barrage, vers la station du barrage et enfin le refuge Cesare MORES, ou on arrive épuisés vers 17h. Le refuge est gardé depuis 2 jours, on est accueillis par les 2 gardiennes et par Lorenzo et Andréa, GHM italien. Le poêle à granulés nous permet de nous réchauffer rapidement. j’appelle JUTTA pour la rassurer. Elle me demande d’ailleurs conseil car un groupe de randonneurs veut faire demain la traversée intégrale de Corno Gries jusqu’à un refuge situé encore plus loin que Cesare MORES (au moins 2h) sur des pentes exposées. je lui déconseille fortement.
Cesare MORES est un refuge qui ne paye pas de mine de l’extérieur, sans doute une ancienne baraque de chantiers, mais l’intérieur est sympa. Une grande salle commune, 1 dortoir avec une vingtaine de lits et des couvertures, une cuisine séparée, 2 ou 3 chambres plus petites, de l’eau courante froide et la possibilité d’avoir de l’eau chaude.
Repos, sieste, repas, dodo de bonne heure; On décide de rester ici demain vu la météo qui est annoncée mauvaise et notre état de fatigue.
Curieusement il y a dans le coin, dans un rayon de 5km, pas moins de 4 refuges, ce qui ne parait pas très logique.